Les Smart Cities, comment seront les villes du futur ?

Dans un avenir proche, tout ce qui fait partie d’une ville moderne, depuis les bennes à ordures jusqu’aux places de parking en passant par les stations de bus, les entrées des bâtiments, les caddies des super-marchés, sera connecté à Internet. Plusieurs villes du présent se préparent déjà à affronter les défis du futur et à améliorer la qualité de vie de leurs habitants. Ce sont les « Smart cities » ou villes intelligentes qui optimiseront l’intégration des dernières innovations technologiques en vue de permettre une meilleure organisation des flux urbains.

Aujourd’hui, plus de 50% de la population mondiale vit dans les villes. L’ONU estime que d’ici 2050, ce taux atteindra les 70%. Afin d’accueillir un si grand nombre de personnes, les villes ont tendance à se développer de manière plus intelligente. C’est le principe des Smart cities ou villes intelligentes qui évoluent depuis quelques années.

La définition la plus courante d’une ville intelligente décrit une ville performante sous six critères essentiels à savoir l’aspect économique, la mobilité, la dimension environnementale, les habitants, leur mode de vie et le modèle de gouvernance qui régit l’ensemble. Afin de mettre en œuvre une ville intelligente, de nombreuses technologies devraient être déployées depuis l’industrie mécanique traditionnelle jusqu’aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) qui constituent l’épine dorsale de la ville intelligente. En effet, la ville intelligente, aussi qualifiée de numérique, est une ville qui fait un usage intensif des TIC pour fournir une infrastructure garantissant un développement durable, une amélioration de la qualité de vie des citoyens, une plus grande efficacité des ressources disponibles et une participation citoyenne active. Il s’agit en quelque sorte d’une ville économiquement, socialement et écologiquement durable qui permet de fournir d’innombrables services dans beaucoup de domaines, tels que le tourisme, le transport, la gestion etc.

Les Six critères dela Smart city (Source : Gambar 1. Konsep Smart City. Sumber: Muwardi, 2015)

Une ville intelligente utilise des infrastructures de télécommunications et de technologies de l’information pour offrir à ses résidents un ensemble de services numériques capables d’améliorer le niveau de développement économique, culturel et social des individus et des groupes. Pour fournir ces services, les réseaux téléphoniques et l’Internet constitueront l’épine dorsale du système numérique qui offrira différents types d’accès à partir des lieux publics ainsi que des lieux de résidence et de travail des citoyens. Les services numériques constitueront quant à eux, une nouvelle gamme de produits au-delà des services numériques courants qu’on connaît aujourd’hui comme l’ordinaire recherche, obtention et communication de l’information sur Internet par courrier électronique ou par réseaux sociaux, ou les services plus avancés pour le commerce électronique, l’e-banking, le télé-enseignement, la télémédecine, etc. Les services de la ville numérique de demain seront dotés d’intelligence artificielle plus concrète et plus productive. L’intelligence des systèmes numériques dans les villes se démarquera notamment à travers des technologies innovantes dont on parle beaucoup déjà, à savoir les objets connectés, la réalité virtuelle et la réalité augmentée. Les smart cities en tirent profit. Elles en sont même des instigateurs clés.

Les caractéristiques d’une ville intelligente (Source : tecdev cité par ERDF)

Les smart cities et les objets connectés

Le caractère de l’intelligence d’une ville se matérialise généralement dans la capacité à percevoir les objets et à utiliser les informations collectées pour trouver des solutions à des problèmes spécifiques dans la cité. Si l’interconnexion et la perception étaient les principaux problèmes avant l’an 2000, avec le développement de l’Internet des objets (IO), plusieurs questions clés ont été parfaitement résolues. L’IO donne à chaque objet la possibilité de se connecter à Internet avec un capteur qui lui est associé. Une fois que l’objet obtient la connexion réseau, les informations collectées par le capteur sont transmises à un serveur central, où le problème souhaité est résolu dès que les données téléchargées sont analysées et traitées.

Les applications de l’Internet des objets dans la Smart City peuvent prendre plusieurs formes dont certaines sont déjà courantes dans certaines villes du monde (1) :

    • La détection de la congestion routière par des capteurs embarqués dans des véhicules fournissant des informations sur les goulots d’étranglement du trafic ;
    • La surveillance des approvisionnements en eau et des systèmes de traitement des eaux usées au moyen de capteurs capables de détecter les fuites dans ces réseaux ;
    • Le guidage de stationnement via des applications fournissant des informations sur la disponibilité du stationnement des capteurs ;
    • L’inspection des ponts à travers différents capteurs informant les équipes d’ingénieurs civils de tout problème ;
    • Des voitures autonomes grâce à des capteurs ;
    • La détection de la hauteur des poubelles, utilisée pour maximiser l’efficacité des collectes d’ordures ;
    • La gestion de l’éclairage public permettant d’allumer et d’éteindre les lampadaires en fonction de la météo ou des conditions de circulation ;
    • La détection d’incendie dans les bâtiments ou à l’extérieur en utilisant des capteurs directement connectés aux services d’urgence ;
    • La gestion de l’énergie et des risques liés à la production d’énergie (via des capteurs de rayonnement) ;
    • La gestion des panneaux solaires et leur apport énergétique dans le réseau de distribution ;
    • La logistique urbaine intelligente pour fournir des informations sur le mouvement des véhicules de livraison de marchandises ;
    • Les flottes de véhicules intelligents informant leurs gestionnaires de l’état des véhicules ou de leur besoin d’entretien ;
    • les drones affectés à des missions de sécurité ou de sauvetage ;
    • Les caméras de surveillance assignées à la vérification des zones sans surveillance humaine ;
    • Les caméras corporelles garantissant la sécurité de la police et du public ;
    • Les Smartphones et la détection de dispositifs portables pour les intégrer dans un écosystème de communication Internet actif ;
    • Le déploiement du haut débit en tant que moyen de communication fiable pour coller ensemble l’Internet des objets.

La disponibilité croissante de l’internet à haut débit et la montée en puissance de l’Internet des objets ont contribué à accélérer le déploiement d’infrastructures intelligentes et connectées entre les villes, les régions et les pays. Les routes, les réseaux d’énergie, les réseaux d’aqueduc et d’égout, les bâtiments et les installations publiques, les réseaux de communication, les voitures et les maisons, etc. deviennent de plus en plus « intelligents » chaque jour.

La réalité virtuelle est déjà dans les smart cities

Dans tous les secteurs d’activité, l’intelligence prend plusieurs formes et se matérialise à travers plusieurs procédures et méthodes. Mais l’un des aspects de l’intelligence des villes qui convoite toutes les attentions est sans doute celui de la visualisation améliorée grâce à l’appui de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. En effet, bien que la réalité virtuelle soit généralement connue pour ses applications dans les jeux et le divertissement, elle apporte également de nouvelles fonctionnalités aux organisations et aux industries grâce à des applications pratiques, y compris celles dédiées à la planification et le réaménagement urbain.

Avant l’émergence du principe des villes intelligentes, le processus de l’aménagement urbain reposait sur des modes d’affichage classique comme les cartes en papier, les maquettes de bâtiments miniatures et les représentations 2D statiques pour raconter l’histoire d’une institution ou d’un bâtiment. Cela signifiait que la communauté devait compter sur des plans, des diagrammes, des « impressions d’artistes » et, finalement, sur leur propre imagination pour évaluer l’impact potentiel du développement d’un plan d’aménagement urbain.

Avec le développement des villes intelligentes, le paysage de la planification et du développement urbain a évolué. Les nouvelles technologies apportent de nouvelles formes de visualisation encore plus sophistiquées à travers la technologie 3D, la réalité virtuelle et la réalité augmentée. La réalité virtuelle, en tant que combinaison entre l’imagerie informatique et le monde réel, aide les citoyens à mieux comprendre ce qui pourrait être possible en combinant dans un montage 3D ce qui est réel comme un centre-ville (en utilisant des données géographiques) et ce qui est virtuel comme un bâtiment proposé. Cette façon de concevoir la planification urbaine a transformé la façon dont les communautés et les autorités vivent et visualisent le processus de planification de leur espace vital pour prendre des décisions sur les nouveaux développements à mettre en œuvre.

La réalité augmentée transforme le mode de vie dans les smart cities

Les applications de la réalité augmentée dans le secteur public sont innombrables et, comme toute nouvelle innovation technologique, leur potentiel n’est limité que par la créativité et l’ingéniosité de ses utilisateurs. La diffusion généralisée des appareils intelligents, tels que les smartphones et tablettes, et la nouvelle tendance émergente des appareils portables, tels que les lunettes intelligentes et les montres intelligentes, ont favorisé le développement d’applications où l’utilisateur peut interagir en fonction de sa position et l’angle de sa perception spatiale. De cette manière, les utilisateurs peuvent également recevoir des informations supplémentaires en réalité augmentée, c’est-à-dire, voir des informations superposées à une scène réelle à travers un dispositif intelligent.

La réalité augmentée ne doit pas pourtant être confondue avec la réalité virtuelle. La réalité augmentée est l’intégration de l’information numérique avec l’environnement de l’utilisateur en temps réel. Contrairement à la réalité virtuelle, qui crée un environnement totalement artificiel, la réalité augmentée utilise l’environnement existant auquel elle superpose de nouvelles formes d’interaction de données graphiques et sonores produisant des améliorations sensorielles superposées en temps réel du monde dans lequel nous évoluons chaque jour.

Les technologies de la réalité augmentée de ces dernières années, notamment les logiciels et surtout les dispositifs et plates-formes qui fournissent les expériences de réalité augmentée, gagnent de plus en plus en performances. On en cite à titre d’exemple :

    • Des ordinateurs de poche et appareils mobiles, principalement les téléphones intelligents et les tablettes, ainsi que les appareils mobiles pour la main-d’œuvre mobile ;
    • Les modes d’affichages dits « tête haute » (Head-up display) pour pare-brise, écrans, visières ;
    • Les écrans montés sur la tête (Head-up displays/HMD) ;
    • Lunettes, visières et casques ;
    • Lentilles de contact, écrans rétiniens virtuels ;
    • Affichages spatiaux ;

Source : Vertebrae

Des Smart cities pionnières

Les technologies intelligentes affectent sans aucun doute la vie des citoyens et des industries du travail. Elles auront inéluctablement une influence retentissante sur la formation de nos futures communautés. De nombreuses villes sont déjà engagées – à des différents stades – pour devenir des smart cities modèles.

Séoul, Corée du Sud

Séoul a été pionnière dans l’adoption des technologies intelligentes. Elle a été nommée première ville intelligente au monde en 2014. La campagne « Smart Seoul 2015 » a permis de mettre en place des installations de soins haut de gamme pour les personnes handicapées et les personnes âgées.

Amsterdam, Pays-Bas

Amsterdam a particulièrement prospéré dans la planification urbaine, avec pratiquement tous les résidents de la ville ayant accès à des installations sanitaires acceptables. En termes de gouvernance, Amsterdam se classe en haut de la participation des citoyens et de la numérisation du gouvernement.

Tokyo, Japon

La ville la plus peuplée du monde est également considérée comme la métropole la plus intelligente du point de vue technologique. En 2011, Tokyo a collaboré avec des sociétés comme Panasonic, Tokyo Gas et Accenture pour développer une « ville intelligente » en banlieue qui ne produit aucune émission de carbone et qui était entièrement alimentée par des énergies renouvelables.

Stockholm, Suède

Récipiendaire du Prix de la communauté intelligente de l’année en 2009, Stockholm a été nommée Capitale verte de l’Europe en 2010 par la Commission européenne. En outre, Stockholm a été la première ville à introduire les services mobiles 4G / LTE.

Paris, France

Considérant que Paris est l’une des destinations touristiques les plus populaires et les plus appréciées dans le monde, ceci établit un haut niveau que la ville rencontre. Paris se classe parmi les premières villes en termes d’innovation, de verdure, de rayonnement international et de numérisation du gouvernement.

Londres, Royaume Uni

Dans la catégorie des technologies intelligentes, Londres est reconnue pour son système de transport public intelligent (autobus, trains et véhicules partagés). La taxe sur la congestion de la ville pousse les citoyens à utiliser les transports publics dans le cadre d’un effort national visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Londres se classe parmi les meilleures villes pour la diffusion internationale, le capital humain, les économies innovantes et les hotspots WiFi.

_____________________________

Ressources utilisées :

 

Vous aimerez aussi...