L’ubérisation

L’uberisation, du nom de l’entreprise Uber, est un phénomène récent dans le domaine de l’économie, consistant en l’utilisation de services qui permettent aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies. C’est devenue un nouveau modèle économique qui a transformé les économies de plusieurs pays dans beaucoup de secteurs d’activté.

Il s’agit d’un néologisme créé à partir du nom de l’entreprise de VTC (voitures de transport avec chauffeur) qui a submergé les médias et l’univers du numérique. Sa définition varie pourtant d’un interlocuteur à un autre et le terme possède autant de nuances que de détracteurs. La particularité de l’ubérisation réside dans le fait qu’il s’agit d’un modèle économique qui permet de mettre à la disposition de tous, et pas seulement des professionnels du secteur, un service spécifique. L’ubérisation signifie dans l’esprit de ceux qui ont contribué à populariser le terme, non seulement une transformation rapide, induite par un ou plusieurs acteurs innovants, mais véhicule également l’idée que cette transformation est dans l’intérêt de l’usager.

 

L’ubérisation fait référence aussi aux plateformes d’économie collaborative de plus en plus nombreuses dans lesquelles, grâce à Internet et aux nouvelles technologies, certaines personnes mettent à la disposition d’autres personnes, sans intermédiaires, divers biens et services : une maison, une voiture ou un garage à louer, un itinéraire à partager, etc. dans une qualité de service différentes de l’usuel. « Avec Uber, on peut avoir une idée du prix de la course, voire dans certains modèles nouveaux, la course est fixée à l’avance »[i]. Toutefois, dans cette acception il y a bien une confusion entre l’économie collaborative et le concept d’ubérisation, car, entre les deux concepts, il y a bien des divergences. Par « Ubérisation » on sous-tend un type d’entreprise à but lucratif avec le seul et unique objectif de générer des marges élevées bénéfices alors que l’économie collaborative est plus durable et plus orientée vers l’utilisation que vers la possession. Le but des économies collaboratives est ainsi de protéger les ressources et de les partager plutôt que d’en tirer des avantages individuels.

Source : Widden.com

Pour mieux comprendre l’origine du concept, il faut remonter à l’année 2008, quand deux jeunes entrepreneurs, Garret Camp, canadiens de 32 ans, et Travis Kalanick, américain de 34, ont vendu leurs start-up et se sont relancés dans les affaires dans le domaine de la mobilité en se proposant d’améliorer le service des taxis. Leur principe était de partager les dépenses d’une voiture, du parking, du conducteur et que le véhicule pouvait être appelé via une application uniquement quand c’est nécessaire. Ainsi Uber fut créée ! mais ce n’est que deux ans plus tard qu’ils ont mis en circulation les trois premières voitures à New York puis à San Francisco. De bouche à oreille, ces voitures sont devenues le cauchemar des chauffeurs de taxi traditionnels.

Depuis l’apparition d’Uber, il y a maintenant près de 10 ans, Uber est devenue un nouveau modèle économique ouvrant de nouvelles opportunités pour créer des entreprises. Ce modèle a transformé les économies de plusieurs pays, touchant à plusieurs secteurs d’activité comme le secteur bancaire, industriel, technologique, de l’hôtellerie[ii], etc. Il y a des milliers d’exemples de cette façon de faire du Business, come al non moins célèbre expérience AirBnB.

En effet, en 2008, Brian Chesky et Joe Gebbia, deux entrepreneurs de San Francisco, faisant face à une augmentation du loyer et une saturation des offres de logement dans les grandes villes, ont décidé d’ouvrir un site Web appelé Bed and Breakfast Air (Airbnb), où ils proposaient aux voyageurs un hébergement à prix compétitifs. Ils ont ensuite été rejoint par Nathan Blecharczyks, un jeune expert en technologie de 26 ans pour créer la célèbre application qui porte encore le même nom.

 

Source : Les inrockuptibles

En somme, les caractéristiques générales de ce modèle économique sont les suivantes : gérer une plate-forme Internet par laquelle un service est proposé aux consommateurs, regroupés avec différents fournisseurs de services possibles, qui sont « certifiés » et où un service garanti est accordé. Pourtant, Uber explique que son modèle économique n’a rien à voir avec la mise en place d’une application ou d’une couche technologique. « Un modèle comme celui-ci doit répondre à un besoin constant, qui peut générer une certaine liquidité et un marché pour fonctionner », explique un représentant d’Uber.

Il est force de constater que des modèles comme Uber ont suscité beaucoup de controverses[iii] car ils vont à l’encontre ou sont parallèles aux réglementations de différents pays, ce qui implique une concurrence déloyale et un manque de protection des clients.

Certains points de vue critiques sont même allés plus loin en considérant que « Des sociétés comme Uber ou Airbnb, en détruisant le travail et en nous laissant supposer qu’elles sont les nouveaux « maîtres de forges » d’une économie libérée, mènent un combat autant culturel qu’économique »[iv].

Des réformes sont dès lors nécessaires pour que ces modèles ne s’opposent pas à ceux qui doivent payer des taxes, des licences et des assurances. À New York, par exemple, 40% des locations Airbnb proviennent de sociétés qui les ont achetées en location, sans avoir à payer d’assurance ou de réglementation. En France, des mesures ont été vite prises par le ministère des Finances qui a mis en ligne jeudi 2 février 2017 des fiches “pédagogiques” destinées à clarifier les règles fiscales autour des revenus tirés de l’économie collaborative[v].

Sources utilisées

 

 

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