Technologies Blockchain

Apparue en 2008 avec la monnaie numérique Bitcoin, la technologie blockchain constitue un registre numérique incorruptible de transactions économiques qui peut être programmé pour enregistrer non seulement les transactions financières, mais pratiquement tout ce qui a de la valeur sur Internet. Selon Blockchain, France : « La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle ».

Actuellement, la plupart d’entre nous utilisent un intermédiaire de confiance, comme une banque, un avocat ou un notaire, pour réaliser ses transactions économiques et financières d’achat, d’emprunt, de virement ou autres. La technologie blockchain est une technologie émergent qui permet désormais aux consommateurs et aux fournisseurs de réaliser tous types de transactions sur Internet sans besoin d’un tiers. En utilisant la cryptographie pour sécuriser les échanges, la technologie blockchain fournit une base de données décentralisée, ou « registre numérique », de transactions que tout le monde sur le réseau peut voir. Ce réseau est essentiellement une chaîne d’ordinateurs qui doivent tous approuver un quelconque échange avant de pouvoir le vérifier et l’enregistrer. Dans le cas d’une transaction effectuée par le moyen de la monnaie numérique Bitcoin, le blockchain stocke les détails de la transaction et arrête le même Bitcoin s’il est dépensé plus d’une fois.

Le schéma suivant, proposé par Blockchain France, synthétise le fonctionnement des blockchain (1) :

Source : https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/

Le réseau blockchain fonctionne dans un contexte de consensus sous forme d’un écosystème qui réconcilie automatiquement chaque transaction produite dans des intervalles de dix minutes. Chaque ensemble de transactions vérifiées et réconciliées est appelé « bloc » (d’où la notion de chaîne de blocs/blockchain). Deux propriétés importantes en découlent :

1. Les données sont intégrées au réseau dans son ensemble. Par définition, elles sont donc publiques.
2. Le réseau ne peut pas être corrompu en changeant une unité d’information sur la blockchain, car cela signifierait l’emploi d’une énorme quantité de puissance de calcul pour changer cette unité d’information sur l’ensemble du réseau.

De fait, la technologie blockchain est complexe, mais l’idée derrière est simple. Dans sa forme la plus élémentaire, le blockchain est un vaste registre ou base de données distribuée sur des millions d’appareils et ouverte à tous pour accéder non seulement à des informations mais aussi à de la valeur marchande (argent, titres, actes, musique, art, découvertes scientifiques, propriété intellectuelle, etc. Ces valeurs peuvent être déplacées et stockées en toute sécurité et de façon privée. Sur la chaîne de blocs, la confiance est établie, non pas par de puissants intermédiaires comme les banques, les gouvernements et les entreprises technologiques, mais surtout par une collaboration de masse et un code intelligent. C’est la technologie la plus en mesure de changer la nature des activités de la prochaine décennie. Elle succédera au web social, au big data, au cloud, à la robotique et même à l’intelligence artificielle (2).

Les informations concernant les blockchains existent en tant que base de données partagée et continuellement réconciliée. Cette façon de faire a des avantages évidents. La base de données blockchain n’est pas stockée dans un emplacement unique, ce qui signifie que les enregistrements qu’elle conserve sont vraiment publics et facilement vérifiables. Aucune version centralisée de cette information n’existe pour qu’un pirate puisse la corrompre. Hébergé par des millions d’ordinateurs simultanément, ces données sont accessibles à tous sur Internet.

La technologie blockchain peut fonctionner pour presque tous les types de transactions impliquant de la valeur, y compris l’argent, les biens et les propriétés. Ses utilisations potentielles sont presque illimitées : de la perception de taxes à la possibilité pour les migrants d’envoyer de l’argent à leur famille dans les pays où les opérations bancaires sont difficiles. Le blockchain pourrait également aider à réduire la fraude du moment que chaque transaction est enregistrée et distribuée sur un registre public que chacun peut voir.

La technologie blockchain a le potentiel d’impacter sur chacun des segments de l’économie. La future fonction des financiers utilisera inéluctablement des blockchains pour augmenter la sécurité informatique, gérer les chaînes de valeur étendues et rationaliser l’exécution des contrats. Il est donc essentiel que les responsables financiers comprennent les implications et les potentiels de cette technologie pour rester à la pointe de ce nouveau paradigme. Selon un sondage du Global Agenda Council du World Economic Forum publié en 2015 (3), seule une très faible proportion du PIB mondial (environ 0,025%, soit 20 milliards de dollars) est intégrée dans la blockchain. Mais l’étude en question suggère que cela va augmenter de manière significative au cours de la prochaine décennie au moment où les banques, les assureurs et les entreprises technologiques voient elles-aussi la technologie comme un moyen d’accélérer les règlements et de réduire les coûts. 

Pour les États, la technologie blockchain crée à la fois des opportunités et des défis. D’une part, elle n’est pas réglementée et n’est supervisée par aucune banque centrale, ce qui signifie moins de contrôle sur la politique monétaire. D’un autre côté, cela crée la possibilité que de nouveaux mécanismes de taxation soient intégrés dans la blockchain elle-même (par exemple une petite taxe sur les transactions). Les gouvernements pourront dès lors agir plus rapidement et assumer le rôle de facilitateur engagé car ils comprendront que le contrôle ultime d’un monde numérique est impossible. La gestion économique et monétaire sera remaniée par de nouveaux systèmes ancrés dans les monnaies numériques et la blockchain, rendant moins pertinents les mécanismes traditionnels de tarification et des systèmes de taux de change.

Notes

(1) : Qu’est-ce que la blockchain ? Blockchain France, 2016
(2) : Don Tapscott, Alex Tapscott. « The Impact of the Blockchain Goes Beyond Financial Services« , Harvard Business Review, Mai 2016
(3) : Global Agenda Council on the Future of Software & Society. « Deep Shift : Technology Tipping Points and Societal Impact. Survey Report », September 2015
 

Pour en savoir plus :

 

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