L’internet des Objets

L’Internet des Objets connu aussi sous l’acronyme IoT (Internet of Things), est, avec l’intelligence artificielle et les big data,, parmi des principales technologies numériques du moment. Elle est au coeur d’un processus technologique qui fait que tout objet numérique sur les réseaux est connecté aux autres « objets » moyennant un réseau de capteurs, de logiciels intelligents et de l’électronique haut de gamme pour permettre l’échange rapide et la collecte fluide de données et d’informations. Les Smartphones, l’Apple Watch ou le smart cars en constituent des exemples.

Bien qu’il soit du déjà connu, revenir au concept de l’Internet des Objets, IdO en abrégé (Internet of Things ou IoT) reste toujours d’actualité en tant que technologie qui englobe désormais tout « objet » nouvellement connectée à Internet. Le concept est ainsi marqué d’une ubiquité à l’épreuve pour définir des objets qui se « parlent » entre eux. « L’Internet des Objets est constitué d’appareils – de simples capteurs aux smartphones et aux objets portables – reliés entre eux », déclare Matthew Evans, responsable du programme IdO chez TechUK. « Il s’agit de réseaux, d’appareils et de données », explique Caroline Gorski, responsable de l’IdO chez Digital Catapult. L’IdO permet aux périphériques de communiquer sur des connexions Internet privées avec d’autres. L’Internet des objets est transversal à tous les réseaux, ce qui permet aux périphériques de communiquer non seulement dans des silos étroits mais aussi sur différents types de réseaux et de créer un monde beaucoup plus connecté. En combinant ces artefacts connectés avec des systèmes automatisés, il est possible de « rassembler des informations, de les analyser et d’en créer une action » pour aider une personne avec une tâche particulière, ou réaliser automatiquement un processus qui aurait nécessité un facteur temps plus considérable s’il était réalisé à la main ou avec des procédés numériques traditionnels. 

Les champs d’application de l’Internet des Objets est très large, autant dans le domaine de l’industrie et des entreprises que dans la vie quotidienne de chacun. Prenons l’exemple des maisons intelligentes dont l’intelligence a été associée depuis longtemps à la robotique et à la domotique. Aujourd’hui, l’intelligence des « Smart Home », liée essentiellement à l’IdO est la fonctionnalité la plus recherchée sur Internet. Qui n’aimerais pas allumer la climatisation avant d’arriver chez lui, activer la cafetière 10 minutes avant de se réveiller ou éteindre les lumières après avoir quitté la maison ? On aimerait tous pouvoir télé-contrôler son domicile via Webcam en étant en voyage. L’IdO prend en charge l’activation de processus à des moments précis et prend même des décisions à notre place, le tout selon une programmation préalable que des algorithmes intelligents permettent de réaliser et de contrôler. La Smart Home est devenue l’expression du succès dans les espaces résidentiels et il est prédit que les maisons intelligentes deviendront aussi courantes que les smartphones.

Une autre forme d’usage les moins anodins de l’internet des objets sont les habits connectés. Des vêtements, casques, souliers, cartables, etc. sont de plus en plus truffés de capteurs et de logiciels qui recueillent des données et des informations sur nos mouvements, notre localisation, notre rythme cardiaque, notre chaleur corporelle, etc. qu’ils traitent pour en extraire des informations essentielles pour notre bien-être. Ces dispositifs couvrent largement les exigences en matière de fitness, de santé, de sécurité et de divertissement. Le prérequis de la technologie de l’Internet des objets pour les habits est d’être très économe et ultra-faible en énergie.

L’un des récents usages de l’Internet des objet est dans le monde automobile par l’optimisation des fonctions internes des véhicules connectés. Une voiture connectée est un véhicule capable d’optimiser son propre fonctionnement, la maintenance ainsi que le confort des passagers grâce aux capteurs embarqués et à la connectivité Internet à bord. Rappelons qu’une voiture numérique sans conducteur a été testée pour la première fois en 2016 dans les rues de Londres avec un ordinateur embarqué qui détecte l’environnement avec des caméras, un système de radar qui utilise la lumière d’un laser pour éviter les accidents. Aujourd’hui, les voitures autonomes combinent une variété de techniques pour percevoir leur environnement, incluant le radar et la lumière laser, mais aussi le GPS, l’odométrie et la vision par ordinateur. Les systèmes de contrôle avancés interprètent les informations sensorielles pour identifier les voies de navigation appropriées, ainsi que les obstacles et les panneaux routier. La plupart des grands constructeurs automobiles ainsi que quelques startups courageuses travaillent sur des solutions de voitures connectées. Les grandes marques comme Tesla, BMW, Apple, Google travaillent sur la prochaine révolution automobile.

La Smart city (ville intelligente) est une autre application puissante de l’IdO (cf. billet d’avril 2018). Tout y passe : la surveillance des immeubles, l’organisation du transport urbain, la gestion intelligente des systèmes énergétiques, le contrôle de la distribution de l’eau, la surveillance de l’environnement etc. sont autant d’exemples d’applications de l’Internet des objets pour administrer les villes intelligentes. Par une communication cellulaire, il est possible d’envoyer des alertes aux services municipaux dès qu’une benne à ordure est remplie et doit donc être vidée. Par le lien entre des capteurs et des applications Web, il est possible de trouver des lieux de stationnement gratuits disponibles dans la ville, etc. En somme, les capteurs peuvent désormais détecter les dysfonctionnements de tous les systèmes d’une ville qui fonctionnent à base de technologie numérique.

L’agriculture devient elle-aussi intelligente grâce à l’IdO. L’augmentation continue de la population mondiale fait que la demande d’approvisionnement alimentaire est extrêmement élevée. Les agriculteurs disposent de plus en plus de techniques avancées pour accroître la production alimentaire. Ils utilisent des informations significatives à partir des données sur Internet pour détecter l’humidité dans l’aire, les nutriments dans le sol, pour contrôler l’utilisation de l’eau pour l’arrosage et la détermination des engrais nécessaires pour une récolte, etc.

Source : ISO [https://www.iso.org/fr/news/2016/09/Ref2112.html]

Des risques potentiels

L’engouement pour cette forme d’innovation technologique n’est pas sans risques, comme d’ailleurs toutes nouveautés qui émerge sur le marché. La voiture sans conducteur a déjà fait sa première victime avant même d’être industrialisée à grande échelle. Le lundi 19 mars 2018, une femme à Tempe (Arizona-USA) a été tuée après avoir été percutée par un véhicule Uber sans conducteur. Outre cet accident issu sans doute à un mauvais réglage, tout ce qui est connecté à Internet peut aussi être piraté. Les produits IdO ne font pas exception à cette règle. Ils sont autant concernés par la question de la surveillance et le risque à ce qu’il y ait un potentiel d’observation débridée et vicieuse des utilisateurs. Si une montre intelligente peut détecter les activités intimes de son porteur, comment éviter que ces données ne soient pas réutilisées contre lui ? Les risques de dérive de l’IdO sont au même niveau d’importance que ses avantages ; Seulement, nous sommes beaucoup plus enthousiasmés par l’effet nouveau des gadgets jusqu’à ce qu’on en soit nous-même les victimes. Ces aspects néfastes n’échappent pas à plusieurs acteurs des TIC notamment les normalisateurs qui constituent la cheville ouvrière chargée de la régulation de tout ce qui a trait à l’organisation de la société.

Par rapport au vaste réseau de l’IdO qui se met en place, nous avons besoin de normes fiables et compatibles qui permettent aux objets connectés de se parler afin de transférer des données et de partager ce qu’ils enregistrent. Si ces objets connectés fonctionnent tous selon des normes différentes, ils auront du mal à communiquer et à se partager des données. Autant l’ISO, la CEI, l’IUT, l’IEEE que plusieurs industriels du numérique répertorie un grand nombre de normes et de standards technologiques pour différentes applications de l’IdO.

Bref, ce qui rend le sujet excitant, c’est qu’en fin de compte, nous ne connaissons pas encore les perspectives exactes de l’utilisation de l’IdO notamment avec l’accroissement des potentialités adjointes comme l’intelligence artificielle ou la recherche dans les domaines des technologies NBIC (nano-Bio-Info-Cognitif).  

_____________

Pour en savoir plus :

  • Swati Kashyap. 10 Real World Applications of Internet of Things (IoT) – Explained in Videos, August 26, 2016 [https://www.analyticsvidhya.com/blog/2016/08/10-youtube-videos-explaining-the-real-world-applications-of-internet-of-things-iot/]
  • L’Internet des objets – construire des machines intelligentes, [https://www.salesforce.com/fr/learning-centre/tech/internet-of-things/]
  • PRÉPARER LA RÉVOLUTION DE L’INTERNET DES OBJETS, Livre Blanc, Document n° 1 – Une cartographie des enjeux, 7 novembre 2016
  • [https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/livre_blanc_IoT-01-cartographie-071116.pdf]
  • What is the Internet of Things? WIRED explains. http://www.wired.co.uk/article/internet-of-things-what-is-explained-iot

Vous aimerez aussi...