Big Data, un concept pas new new !

Les Big Data continuent à surfer sur la vague d’un battage médiatique idyllique qui les présente comme la solution miracle à la complexité grandissante des technologies numériques. Pourtant les Big Data sont loin d’être une exception et encore moins un fait unique dans l’histoire des médias et des techniques. A leurs époques, l’écriture et l’imprimerie étaient des formes de Big data avec des causes et des effets similaires même si apparues dans des circonstances historiques et sous l’impulsion d’avancées technologiques différentes.

Il y a aujourd’hui un large consensus parmi les acteurs commerciaux, académiques et politiques sur le potentiel des Big Data à transformer tous types de données en produits et services innovants. Big Data est le terme utilisé pour décrire le déluge de données qui marque notre société « branchée ». La disponibilité de vastes ressources de données numériques apporte un potentiel immense de réponse à des questions auparavant hors de portée. Il y a aussi un large consensus sur la capacité des Big Data à révoquer les méthodes traditionnelles de l’analyse des données et à mettre en défi les progrès scientifiques et technologiques en cours.

Si le concept des Big Data constitue par sa forme, sa dénomination et son contexte l’un des tournants majeurs dans l’histoire des sciences de l’information et de la communication, il n’en reste pas moins qu’il reproduit un scénario bien connu pour les spécialistes depuis que l’on avait commencé à parler du codage binaire de l’information et de la révolution numérique, de l’explosion informationnelle et de l’info-obésité. Le familier dans ce scénario, c’est qu’à chacun de ces virages technologiques qui ont marqué des changements successifs dans le paysage informationnel mondial, une mobilisation générale s’est toujours mise en place pour inventer, innover, implémenter et adapter des solutions et des méthodes permettant de maîtriser et d’apprivoiser les flux débordants de données.

Dans les origines lointaines des systèmes d’information et de la communication, l’invention de l’écriture – il y a cinq millénaires – constitue sans doute l’une des plus anciennes versions des Big Data. Des formes plus actuelles comme celles de l’ère de la renaissance (l’invention de l’imprimerie il y a cinq siècles) et de l’ère moderne (la révolution numérique du XXe siècle) en constituent d’autres. L’écriture, l’imprimerie et le numérique marquent des moments forts dans l’histoire des techniques qui ont engendré des formes de Big Data contemporaines : le passage de l’imprimé au numérique fixe, puis l’évolution du numérique fixe au numérique mobile et aux Data Analytics.

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