La méthode Suzuki de l’apprentissage

La méthode Suzuki est une philosophie de l’apprentissage employée notamment pour enseigner la musique aux enfants. Développée au milieu du XX e siècle par le japonais Shinichi Suzuki, cette méthode se fonde sur les principes de l’acquisition du langage maternel. Cette méthode est construite sur les capacités de l’écoute, de la répétition de la motivation et du travail de groupe dans lequel les parents jouent un rôle d’accompagnement, de motivation et de suivi.

L’approche de Shinishi Suzuki, basée sur la méthode dite de «langue maternelle», diffère des méthodes traditionnelles d’enseignement de la musique instrumentale car elle exige un démarrage d’apprentissage à un âge très précoce, ce qui nécessite une participation active de la part des parents dans le rôle de « professeur à domicile ». Certains des principes et ingrédients de base de la méthode Suzuki sont:

  • Commencer à un age précoce : Suzuki affirme que les capacités de l’apprentissage commencent dès la naissance. La formation peut commencer à partir de l’âge de 3 ans.

  • Progresser par étapes : l’enfant peut ainsi maîtriser sa matière avec un sentiment de réussite, créant et développant de façon récurrente son enthousiasme pour l’apprentissage. Chaque enfant progresse à son rythme.

  • Les parents assistent à toutes les séances de formation pour qu’ils comprennent le processus d’apprentissage et se sentent en sécurité lorsqu’ils travaillent avec l’enfant chaque jour à domicile. L’ingrédient unique le plus important pour réussir est la volonté des parents de consacrer un temps régulier et quotidien à la formation de leur enfant.

  • L’écoute quotidienne des enregistrements du répertoire Suzuki ainsi que de la musique classique est le noyau de l’approche Suzuki. Cela découle de la façon comment tous les enfants apprennent à parler leur langue maternelle.

  • Réduction de la lecture des notes musicales jusqu’à ce que les compétences auditives et instrumentales de l’enfant soient bien établies, tout comme nous enseignons aux enfants à lire après qu’ils puissent parler.

  • Création de leçons et pratiques d’un environnement d’apprentissage agréable afin que la motivation de l’enfant provienne de l’enthousiasme et du désir de satisfaire.

  • Jeu de groupe régulier et activités avec les pairs : cela conduit à une participation précoce à la musique de chambre et d’orchestre.

  • Encouragement à jouer publiquement dans des récitals ou des concerts : ceci est à la fois une motivation positive et une occasion pour créer une confiance en soi.

  • Favoriser une attitude de coopération et une compétition entre les enfants.

Alors que Suzuki a enseigné le violon, la méthode qui porte son nom est également utilisée pour l’enseignement du piano, de la flûte, du violoncelle, de l’alto, de la contrebasse, du chant, de la harpe et de la guitare. Des sujets tels que les mathématiques, la logique, la calligraphie et les langues sont également enseignées dans des jardins d’enfants au label « Suzuki » au Japon et dans d’autres pays.

À cet égard, Byrson Payne, auteur du célèbre ouvrage « Teach Your Kids to Code » et professeur d’informatique à l’Université de Géorgie du Nord aux États-Unis d’Amérique, affirme avoir appliqué sur ses enfants de 2 et 4 ans la méthode Suzuki pour leur apprendre l’informatique. Payne affirme à ce propos que « l’acquisition de la musique chez l’enfant s’apparente à l’acquisition de la langue maternelle. Il doit entendre la musique, l’absorber avant de la reproduire sur son instrument, de la même façon qu’il a entendu sa langue avant de la parler » (Byrson, 2015:XXV).

Howard Gardner, psychologue du développement américain et fondateur de la théorie des intelligences multiples, commente la méthode Suzuki et la dépeint d’une manière qui, à notre sens, s’appliquerait parfaitement à l’apprentissage du code informatique par les enfants : « Cette méthode est très orientée vers l’apprentissage par l’oreille – probablement une décision hautement bénéfique, en considération de l’âge des enfants inscrits. On perdrait beaucoup de temps à essayer d’obtenir que les enfants en âge préscolaire lisent les notes, et l’insistance que l’on met dans de nombreux endroits à commencer sur la partition rend souvent hostiles à leurs leçons de musique des enfants qui ont par ailleurs des inclinaisons musicales » (Gardner, 1997).

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