Quel avenir pour l’Homme symbiotique ?
Quel avenir pour l’Homme cymbiotique ? Question de plus en plus étudiée en raison de l’intelligence exponentielle des machines informatiques qui sortent des laboratoires de l’industrie de pointe et du monde numérique. Joel de Rosnay le résulte dans une sorte d’homme du futur ni créature bionique ni surhomme, ni robot, mais plutôt un être de chair et de sentiments, associé dans une étroite symbiose à un organisme planétaire qu’il contribue à faire naître, bref un macro-organisme constitué par l’ensemble des hommes et de leurs machines, des nations et des grands réseaux de communication.
En 1995, Jöel de Rosnay avait déjà publié un livre intitulé « L’homme symbiotique » pour annoncer, en empruntant la métaphore du « cybionte » un changement profond dans l’évolution de notre société post-industrielle depuis les lois naturelles vers les nouvelles sciences de la complexité. La symbiose, rappelons-le, « est une association intime, durable et à bénéfice mutuel entre deux organismes hétérospécifiques (appartenant à des espèces différentes), et parfois plus de deux ». Ces organismes sont appelés « symbiotes » ou « cybionte ».
Qu’est ce qui a poussé Jöel de Rosnay à évoquer ce concept à une époque où les recherches sur les systèmes intelligents, l’intelligence artificielle et la robotique étaient encore embryonnaires ?
La symbiose homme-machine, rappelons-le, est une sous-classe des systèmes homme-machine. Il y a beaucoup de systèmes homme-machine mais à l’heure actuelle, en dehors des expériences des laboratoires, on ne peut pas parler encore de symbiose optimale homme-ordinateur au sens que l’on « espère » voir accéder au statut de « service public ».
L’espoir de la science est en effet que dans un futur proche, le cerveau humain et la machine seront couplés de façon très liée, et que ce coulage serré permettrait de produire une forme d’intelligence qu’aucun cerveau humain n’a encore jamais pu performer et de traiter les données d’une manière qu’aucune machine connue jusquà nos jours n’a encore jamais pu réaliser.
Pourtant, la symbiose homme-machine est un développement prévu depuis longtemps. La recherche scientifique l’a souvent présenté comme un couplage très étroit entre les performances électroniques des machines et les capacités cognitives de l’homme. Les principaux objectifs de cette perspective cymbiotique sont d’abord de rendre les ordinateurs capable de faciliter la pensée formulative, fondamentalement différente de la robotique et de la domotique. Il est aussi prévu que les solutions symbiotiques faciliteraient la résolution des problèmes complexes en permettant aux hommes et aux ordinateurs de coopérer dans la prise de décisions et le contrôle des situations complexes sans dépendance inflexible sur les programmes conventionnels préconfigurés. Dans le partenariat symbiotique prévu, les hommes définissent les objectifs, formulent les hypothèses, déterminent les critères et effectuent les évaluations. Les machines, elles, feront l’essentiel des analyses pour préparer la voie à des nouvelles idées et décisions. Les analyses préliminaires indiquent que le partenariat symbiotique effectuera des opérations intellectuelles beaucoup plus efficacement que si l’homme les exécute seul.
La symbiose homme-machine n’est probablement pas le dernier paradigme des systèmes technologiques complexes. Il semble tout à fait possible qu’au fil du temps, des « machines » électroniques ou chimiques sauront surpasser le cerveau humain dans la plupart des fonctions que nous lui attribuons exclusivement aujourd’hui. Il y a, en fait, plusieurs programmes de validation de théorèmes, de résolution de problèmes, de reconnaissance de formes, etc. capables de rivaliser avec les performances intellectuelles humaines dans des domaines bien précis. Le cyborg sera-t-il bientôt parmi nous ?